Une fois encore, nous pouvons constater que la concrétisation d'une belle et grande idée (moderniste) a des répercutions profondément néfastes. La mise en place du quinquennat en 2002, assez massivement approuvée par les français en 2000, sur proposition du président Chirac, a conduit à l'hyper présidentialisation du régime de la France.
Depuis plus de quinze ans maintenant, le président de la république n'est plus le symbole de l'unité de la nation, le guide suprême capable de donner des objectifs ou de remettre le gouvernement du pays dans le droit chemin. Il est en première ligne, jour après jour, et son premier ministre n'est qu'un exécutant, un « collaborateur »... Ainsi, quoi qu'il arrive, le président attire sur lui toutes les critiques, porte toutes les responsabilités et le remplacement du premier ministre n'est plus un recours dans les inévitables périodes de mécontentement populaire.
La fonction en est affaiblie, dévaluée. Le seul président, une fois élu, porte tous les espoirs d'avenirs meilleurs de la population, puis, devant faire face aux réalités et aux contraintes mondialisées, celui-ci voit sa cote de popularité s'effriter rapidement pour ne quasiment plus remonter. Par ailleurs, la personne du président est bien trop visible sur la scène médiatique. La vie privée d'un président n'a pas à être exposée dans les médias. Sa conduite doit être exemplaire, sa parole doit être forte et puissante, mais rare.
N. Sarkozy a très vite été critiqué pour son hyper-présidence, le plus souvent d'ailleurs par ceux-là même qui ont souhaité la fin du septennat. Il a fini son mandat franchement lâché par la population. Il a bien sûr contribué à sa chute en exposant sa vie privée, en se comportant en starlette et en ne retenant pas certains mots... Un président de la république ne dit pas « Casse toi pauvre con »...
F. Hollande, a suivi le même chemin, en pire, avec une courbe de popularité digne d'une descente aux enfers. Il faut dire que le « président normal » a tout fait pour en arriver là... Attitudes ridicules, déclarations insensées, mépris du peuple, histoires « privées » mises sur la place publique, incompétence notoire, tout y est pour une présidence à noter dans les annales de la médiocrité.
E. Macron suit le même chemin. Mal élu, sa cote de popularité est déplorable après seulement dix huit mois d'exercice du pouvoir. Son mépris des français, moult fois affiché depuis l'étranger, son entêtement à multiplier les taxes au lieu de baisser la dépense publique, sa façon d'être et d'agir ne lui donne que peu de chance de reconquérir le cœur des français.
On peut toujours tenter de se rassurer en disant que le quinquennat permet de se débarrasser plus vite d'un mauvais président. Mais cela constitue une vision par trop simpliste de la question.
Les présidents russe et chinois l'ont très bien compris et exprimé. Les pays dont les dirigeants sont éphémères sont bien plus fragiles et disposent de moins d'atouts pour assurer le meilleur avenir possible à leurs peuples (non pas que les régimes de ces pays soient à envier, bien sûr).
Il faut revenir au septennat. Un septennat non renouvelable. Ainsi, un président élu pour sept ans pourrait définir des objectifs forts de moyen terme et ne pas avoir à se préoccuper de sa réélection, ce qui pourrait changer totalement la nature de ses choix et de ses discours.