Avec un peu de recul, d’honnêteté et de lucidité, et quelle que soit notre sensibilité politique, force est de constater qu'une forme de coup d'état a bien eu lieu en France lors de la présidentielle de 2017. Sans violence (physique), certes, mais un coup d'état tout de même.
Le peuple français s'est vu spolié de ses prérogatives électorales d'une façon particulièrement insidieuse et la démocratie française en ressort très abîmée, avec un président en exercice particulièrement mal élu, avec seulement les voix de 4 électeurs inscrits sur 10.
En effet, après un quinquennat « Hollandais » misérable, un président ridiculisé à l'étranger, méprisant envers son peuple (les « sans-dents »...), visiblement plus préoccupé par ses conquêtes féminines que par l'avenir des citoyens et du pays, promettant l'impossible sans ciller, traitant de toutes les questions par plus d'impôts et plus de dette, entouré de ministres qui, pour la plupart ne laisseront pas un souvenir impérissable, voire des souvenirs plutôt acides, les français, dans leur grande majorité, souhaitaient ardemment virer F. Hollande et le PS du pouvoir. Les médias ont parlé d'élections imperdables pour la droite (c'est dire !), et s'étaient fait à l'idée que M. Juppé serait porté au pouvoir. Ils n'avaient pas prévu la désignation de F. Fillon à la primaire de la Droite...
Nous connaissons un certain nombre d'acteurs de ce coup d'état : Les médias, Canard enchaîné en tête de colonne, quelques juges du Pôle financier et des personnalités, politiques ou autres, qui ont appuyé et accompagné l'hallali, en trahissant, pour certains, leur candidat, leur parti et, plus grave, la volonté populaire issue des primaires.
Que le quatrième pouvoir (les médias) tente d'influencer massivement la population à l'occasion d'une élection, ce n'est pas nouveau. Que la justice fasse de même et s'associe activement à la démarche, c'est nouveau dans le cadre de la Ve république et beaucoup plus grave. La démocratie est basé sur le principe de séparation des pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Ce principe a été allégrement bafoué par le PNF (Parquet National Financier et son ministère de tutelle), qui, s'il y avait matière à ouvrir une instruction, pouvait l'ouvrir bien avant, ou après la période électorale. Or, l'action de la justice n'a jamais été aussi rapide entre la désignation du candidat à la primaire de la droite et le 2e tour de la présidentielle. Depuis, plus rien. Pourquoi ? Parce que le but était atteint. L'assassinat politique consommé.
Alors, de quoi est coupable M. Fillon ? D'avoir employé son épouse comme attaché parlementaire pour un salaire de moins de 2300 € mensuels net (et pas des millions comme scandé par la presse !) ? Mais cette pratique est extrêmement répandue au parlement, et ceci depuis des lustres et dans tous les camps... Pourquoi s'en inquiète-t-on seulement en 2017 ? Pourquoi est-il le seul mis en examen ? D'avoir accepter des costumes de bonne facture en cadeau ? C'est parfaitement ridicule. Nous verrons bien, d'ailleurs, ce que deviendra, à terme, ce dossier judiciaire... Probablement pas grand chose.
En fait, le candidat de la droite a eu le tort de ne pas se positionner au centre droit (ou centre gauche ?), à la mode Juppé, de ne pas être le candidat des milieux financiers, tort de baser son discours sur des valeurs qui n'ont plus cours aux yeux des « bien-pensants » du pays qui entendent respecter la volonté du peuple uniquement si elle va dans le même sens qu'eux. Il a surtout eu le tort de s'afficher chrétien (quel horreur !), de se montrer partisan de moins d'assistanat, et partisan d'un coup d'arrêt à l'islamisation sournoise de la France, par sa volonté de dissoudre les organisations islamiques conquérantes.
Finalement, pour éviter la prise de pouvoir par l'extrême droite, le peuple français a élu le candidat des élites et de la finance... Il n'avait guère le choix. Mais le battage médiatique permanent contre l'extrême droite ne fonctionnera pas toujours... ou mènera finalement la France dans les mains d'un illuminé d'extrême gauche qui ruinera le pays et ses habitants. Bien entendu, il n'y a pas plus vaste fumisterie que les discours sur la fin de l'ancien monde (politique) et l'avènement un homme nouveau...
Pour ma part, je pense que les français doivent réclamer l'ouverture d'une enquête, exiger l'identification des commanditaires de ce coup d'état et sanctionner sévèrement tous les délits qui ont été commis : Atteinte au principe de la séparation des pouvoirs, non respect de la présomption d'innocence, dénonciations calomnieuses, etc... Le maintien de la démocratie est à ce prix.
Au final, cette campagne médiatico-judiciaire aura fait quatre victimes : le peuple souverain (qui ne l'est visiblement plus), parce qu'il a été trompé, poussé a réagir avec ses tripes et non avec sa raison, l'homme politique qui a été montré une fois de plus comme un privilégié, un parasite, la démocratie française, dont on se demande si elle l'est encore (démocratique), et enfin, un homme politique qui a été traîné dans la boue pendant des semaines, avec sa famille, en remerciement de dizaines d'années au service du pays. Ma fierté d'être français en a pris un coup...
https://blogs.mediapart.fr/regisdesmarais/blog/040217/lassassinat-politique-de-francois-fillon