Les politiciens qui « vendent » aux français une meilleure représentativité de l'ensemble des citoyens à l'Assemblée nationale, grâce à un scrutin à la proportionnelle, partielle ou totale, sont des démagogues malfaisants, des politicards de la pire espèce qui veulent accéder au pouvoir à tout prix (ou s'y maintenir) et se moquent bien de l'avenir de la France et des français.
La proportionnelle, c'est la confiscation totale de la désignation des candidats aux élections par les appareils dirigeants des partis politiques. C'est le classement dans les listes (des positions de leaders à celles de figurants) et l'attribution des places éligibles négociés au sein de ces appareils, dans le parisianisme le plus total, dans le copinage ou les rapports de force internes. C'est la fin du choix des candidats basé sur la notoriété locale, et donc sur la volonté populaire.
La proportionnelle, dans un pays comme le nôtre où un très grand nombre de sensibilités s'expriment, c'est un émiettement automatique des élus sous les différentes étiquettes, et donc, après une élection, l'impossibilité de former une majorité, de former un gouvernement sans créer de coalition.
Or, la réalisation d'une coalition ne peut se faire sans compromis, donc sans abandon de valeurs, de promesses électorales ou d'objectifs au profit du marchandage politicien nauséabond. Pas sans compromissions donc. Une coalition peut être très longue à former en raison des négociations qui sont à mener. A l'inverse, la durée de vie d'un gouvernement de coalition est inévitablement plus limitée que celle d'un gouvernement issu d'une majorité élue pour cinq ans.
La proportionnelle, c'est la fin des élus proches de leur base électorale. C'est la fin des élus accessibles pour les citoyens.
La proportionnelle, c'est inévitablement le retour à la Quatrième République. Combien de gouvernements en douze ans ? Vingt-huit ! Soit en moyenne un gouvernement tous les 5 mois ! Que peut réellement faire un ministre en 5 mois ? Quasiment rien. Si encore l'organisation d'un scrutin ne coûtait rien...
Ce n'est pas pour rien si la constitution de la Cinquième République prévoit un scrutin uninominal à deux tours basé sur la circonscription. Au premier tour, l'électeur vote pour le candidat dont les idées sont les plus proches des siennes. Si ce candidat n'est pas élu et qu'il n'est pas au second tour, l'électeur peut voter blanc ou pour le candidat restant le moins éloigné de ses idées.
Avec pour effet :
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Une vraie majorité issue de chaque élection législative et un gouvernement en place et opérationnel rapidement après l'élection.
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Dans certains gouvernements, quelques ministres « d'ouverture » mais aucune coalition à négocier, pas de compromis douteux inter-partis. Pas de soutiens vendus contre des « bonnes places ».
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En plus de soixante ans, trente sept gouvernements et seulement vingt trois premiers ministres, soit une longévité moyenne de 2,6 ans environ (6 fois mieux que sous la Quatrième République).
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Des élus attachés à leur base électorale, que les citoyens peuvent contacter pour exprimer leurs volontés ou leurs désaccords.
Nous, citoyens de France, souhaitons-nous vraiment le retour à un régime de partis et à l'instabilité politique qui va avec ? Nous devrions sans doute nous souvenir que l'on ne peut gouverner que dans la durée, que nous attendons de nos représentants une mise en œuvre réelle des programmes pour lesquels nous les avons élus !
Réfléchissons et agissons vite avant qu'il ne soit trop tard... Interpellons nos députés !